La restauration du château de La Roche est avant tout une histoire de transmission familiale et de transmission d’un Monument Historique à la postérité.
Louis de La Ville-Baugé a reçu en héritage le château de La Roche de son grand-oncle à l’âge de 11 ans. Pendant plusieurs années, il venait une semaine par an l’été à La Roche chez sa grand tante Natalie de Montesquiou, heureux de passer du temps dans cette demeure hors du temps. Il apprit à 17 ans que La Roche lui était destinée.
Nous nous sommes mariés jeunes, à 22 et 24 ans en novembre 1997. Comme Louis, Marie est tombée sous le charme de La Roche dès la première visite, ne voyant l’ampleur des travaux, avec l’insouciance de cet âge.
Nous avons commencé les travaux avec passion et enthousiasme, ayant à cœur de redonner à La Roche sa grandeur, cachée par la végétation qui l’envahissait et sa beauté flétrie par un manque d’entretien depuis des années.
Nous menions à La Roche une « vie de château » très différente de ce qu’on peut imaginer : pas d’eau de la ville mais une eau de source pleine de terre alimentait la salle de bain, pas d’eau chaude, pas de cuisine, pas de chauffage…
Le château était en mauvais état, les persiennes XIXème en fin de vie masquaient la façade, des carreaux manquaient aux fenêtres, très abimées, un plafond s’est effondré…
Il fallut attendre quelques années avant d’avoir une véritable cuisine et une salle de bain avec de l’eau courante et de l’eau chaude.
Nous avons eu nos quatre garçons pendant toute cette période, vivant pendant quelques semaines par an une vie de chantier !
Les priorités ont donc été guidées par les urgences, nous avons gardé confiance à chaque étape.
Nous avons réhabilité et nettoyé le pavillon Villars, inoccupé depuis longtemps, puis finalement refait peintures et électricité, dans le but d’aménager un appartement nous permettant de venir plus souvent, et à des périodes de l’année plus rigoureuses.
Un an après ces premiers travaux, le 18 décembre 2008, un incendie a détruit la charpente, le plancher des combles et la toiture du pavillon Villars.
Nos premiers travaux d’aménagement furent ruinés par l’eau des pompiers, puis un début de mérule qui nous a obligé à déposer parquets et boiseries.
Après de longues expertises et discussions d’assurances pour envisager la reconstruction, nous avons pu commencer les travaux de gros œuvres en 2011, puis les travaux intérieurs en 2014 et 2015, il fallut 7 ans pour retrouver cette partie sinistrée.
Dans cette même période, nous avons dû restaurer le mur de soutènement de la terrasse effondré en partie en décembre 2011, refaire tout le gros œuvre du château dont la charpente menaçait de s’effondrer à de nombreux endroits et dont les murs s’écartaient (charpente, couverture, façades, fenêtres), refaire les réseaux hydrauliques et les bassins, les écuries, d’autres travaux intérieurs.
Sans ces travaux majeurs, la transmission familiale mais aussi historique, n’aurait pas pu se faire, la ruine menaçait.
Nous avons pris patience et gardé confiance, conscients de devoir restaurer un patrimoine historique qui nous est confié, dont nous sommes dépositaires.
Nos enfants ont participé à toutes ces étapes, nous aidant à leur mesure, partageant avec nous la grande joie de voir peu à peu les échafaudages disparaître et La Roche renaitre « de ses cendres » et retrouver sa beauté aux yeux de tous !