UN MONUMENT HISTORIQUE DANS LE MORVAN

Dans le Parc Régional du Morvan, à quelques kilomètres du sommet du Mont Beuvray, le château de La Roche à Larochemillay est isolé sur un promontoire rocheux. Tel qu’il apparait aujourd’hui, il  a été construit au début du XVIIIe siècle sur l’emplacement d’un château médiéval dont subsiste, du côté du village, une partie de l’enceinte fortifiée.

Le site, château et parc de Larochemillay , sont  inscrits dans les sites naturels protégés de Bourgogne par la DREAL , dans le département de la Nièvre depuis 26 avril 1965.

Le 23 janvier 1969,  l’Etat a protégé le château XVIIIème  en l’inscrivant à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques du fait de son intérêt artistique, architectural et d’histoire.

Le 15 mars 2002, la protection est étendue à l’ensemble du site, Tour, enceinte médiévale, écuries, réseaux hydrauliques, grilles et parc.

La DRAC Bourgogne Franche Comté soutient depuis 1997 les travaux engagés pour la restauration et les propriétaires en les accompagnant dans leurs projets.

VISITES
Le château de La Roche perché sur un promontoire rocheux est visible de la route à des kilomètres. Il fait partie du paysage et attire randonneurs et touristes. La partie médiévale surplombe la place de l’église. L’intérêt principal de la Roche est son site et son architecture médiévale et son château du XVIIIème siècle.

Le parc, jardins et la terrasse sont ouverts au public régulièrement chaque année avec une visite guidée pour les journées du patrimoine et pour la fête patronale du bourg organisée le premier dimanche du mois d’ août avec le Comité des Fêtes de Larochemillay dans le parc du château, avec feu d’artifice.

Ouverture régulière pour des associations culturelles (VMF, Aiguillon, TEM, ACEPL) ou encore récemment visite guidée pour les bénévoles du chantier archéologique de Bibracte.

LE CHÂTEAU MÉDIÉVAL
On peut voir quelques vestiges du Moyen Age dans les caves du château, sous le pavillon Villars à l’est, qui confirment la présence du château médiéval à cet emplacement.

Par ailleurs, près l’incendie de 2008, des vestiges de cette époque sont apparus sous les décors, cheminée monumentale, décors peints, niches avec pierre d’encadrement, latrines.
L’épaisseur du mur de refend indique également la présence d’une première construction qui aurait été ensuite réutilisée par le Maréchal de Villars pour la construction du château actuel.

Le château médiéval situé sur un éperon rocheux dominant la vallée de la roche était naturellement protégé sur les parties nord et est.
Au sud, un mur d’enceinte protégeait l’accès au château , une basse cour se situait derrière la tour toujours visible et le mur de Rempart.
Deux tours sont encore visibles, il ne reste que la base de la première tour, la seconde tour est visible de la place de Larochemillay. Son état de ruine est très alarmant et nous oblige à faire des travaux d’urgence pour lesquels nous faisons une demande de mécénat pour nous aider à financer les travaux.

Valentin Chevassu, archéologue, mène actuellement des recherches à Larochemillay pour son doctorat sur les peuplements médiévaux dans le Morvan, étudie le site de La Roche.

Il a daté la tour médiévale du XII-XIIIème siècle. Nous avons donc un vestige important de la période médiévale de la région Nivernaise et de la Baronnie de Larochemillay .

Au XVème siècle, les bourgeois de la Roche obtinrent du seigneur la permission de se clore de mur (Abbé Baudiau). Il reste de cette deuxième enceinte, au niveau de la tour du « restaurant de la tour », mais aussi de nombreux vestiges identifiés par Valentin Chevassu dans différentes parties du bourg.

LE CHÂTEAU DU MARECHAL DE VILLARS ET LES DEPENDANCES
Le château est une demeure classique du XVIII ème siècle , il est constitué d’un grand corps central de plan rectangulaire, flanqué de deux pavillons rectangulaires en saillie
Il est implanté sur une terrasse fondée sur la roche, retenue par un mur de soutènement couronné par un mur de balustrades.
Devant la façade, de part et d’autre de l’escalier principal en fer à cheval, deux bassins tréflés alimentés par une adduction d’eau venant d’une source située sur le Mont Touleur de l’autre côté de la vallée.
La façade nord donne sur un à pic boisé et sur un rocher en tuf (roche volcanique), couronné d’un calvaire restauré en juillet 2014 qui surplombe la vallée.

Compte tenu du site médiéval, le nombre de communs est limités : les écuries du XVIIIème qui sont très élégantes avec ses trois occulis et la maison du gardien à l’entrée de la propriété.

LE PARC
Une étude paysagère a été faite à la demande de la DRAC avant d’effectuer les travaux de restauration du parc et du réseau hydraulique et bassins.

Analyse du Parc (Agence Jardins d’histoire)

Le parc présente une organisation singulière sur plusieurs étages et niveaux. Il y a deux raisons a cela :
– la topographie du site . Il y a un dénivelé d’environ 100 m entre la terrasse et le bas du parc agricole.
– la configuration architecturale initiale du domaine remontant à l’époque médiévale.

En effet, le jardin s’articule au fil de plate-forme où se dessinent plus ou moins nettement murailles anciennes, fossés, tour. Leur conservation a conditionné la composition paysagère.
Dans ce parc couvrant près de 10 hectares plusieurs espaces ont été identifiés. Ils correspondent chacun à un
aménagement spécifique.

Le site est aménagé sur plusieurs niveaux. La liaison visuelle entre chacun des niveaux est assurée par les murs
de soutènements, décrits ci-dessus.

Cette situation du château et l’aménagement du jardin sous forme de terrasse était décrite par le Docteur Remilly en 1882 : «Construit par le maréchal de Villars, il est à cent mètres environ au dessus de la route qui court au fond de la vallée, contournant les bords de la Séglise, petite rivière alimentée par les sources qui s’écoulent de tous les monts voisins. Il est entouré d’arbres séculaires qui couvrent des jardins et des terrasses dans lesquels se jouent des eaux venant d’une source captée sur les flancs de Touleurs, montagne qui se dresse en face du château, de l’autre côté de la vallées, et dont le somment est couvert des ruines d’une forteresse féodale.»
l’Oppidum de Bibracte, par le Dr Remilly.

Les bassins de la terrasse et le chemin d’eau, cascades, allées et bosquets dans la première enceinte, ont été restaurés en 2016_2017.